Le présent, un cadeau du temps

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Nous errons tous dans les couloirs du temps. On a beau être à la pointe de la technologie, on doit admettre: rien ne peut arrêter l’aiguille qui tourne. On colmate, on cache ses traces… mais rien ne stoppera sa course.
Comme un papillon fraichement sorti du cocon au lever du jour qui batifole, s’ébat, parade, toutes ailes déployées aux couleurs flamboyantes et uniques, il vient s’éteindre le soir sans bruit, pour doucement faire parti de l’oubli des vivants.


Notre passage sur terre n’est qu’un claquement de doigts, un battement d’aile, un son furtif dans ce grand mystère qu’est le monde.

“Qui suis-je? D’où je viens et où donc vais-je ? »

Telle sont les questions qui m’ont poussées un jour en Orient. J’aurai pu aussi trouver mes réponses ailleurs. Cependant, pour moi, les montagnes de l’Himalaya ont été mon guide et mon inspiration, mon chemin.

L’âme sait tout, elle n’a jamais perdu la mémoire de qui nous sommes vraiment. Mais l’ego…il nous retient au monde physique, nous trompe en nous susurrant que nous ne sommes que cela, un corps voué à une naissance et une mort certaine, il nous embrouille les sens et crée le chaos. L’ego nous éloigne de notre nature, de LA Nature, du Tout. Il dit: Le “je” n’est pas le “nous”. Mais le “je” n’est qu’un ”jeu” auquel, consenti ou non, nous nous adonnons. Nous sommes apparemment tous fait de la même trempe, d’un même vide ou d’un même plein, de la même matière avec cette petite pointe personnelle qui nous rend unique. Un détail… mais qui nous emporte et nous coule dans l’océan de l’ignorance. J’ose penser que plus nous nous rapprochons des corps subtils, plus nos différences s’égrainent comme les flocons de pissenlit sous le vent. Nous nous rejoignons dans le grand bain de la source, là où toutes les âmes existent.


La réalisation du Soi passe par l’abandon et la dissolution du « Je », de l’ego, et sans attendre la faucheuse, nous pouvons vivre et connaitre la splendeur d’être libre du temps. Qu’il est dur de mourir à ce qu’on croit être. Renier sa spécificité pour embrasser l’uniformité. De nos jours, malgré tout, ce n’est pas une idée qui motive les troupes. On se bat pour exister, se démarquer, passer devant les autres, rayonner. Si seulement on savait que

notre salut était dans l’abandon de cet ego.

(Et ben, on aurait moins de cheveux blancs!!). Ah! Voila que les premiers signes de vieillesses pointent, les premières alertes d’un intellect vacillant, d’une mémoire chancelante, de jointures qui craquent…Le corps physique et psychique ressortent du domaine de l’ego, ils définissent qui nous sommes. « Ego cogito ergo sum » Je pense donc je suis (Remarquer que le « je » en latin se dit « ego »). Nous ne sommes que cela. Vraiment?? Et quelle est cette petite voix au-dedans, qui semble traverser l’espace et le temps?
Les vieux assis sur les bancs nous ont laissé la place et bientôt, à nous donc de regarder défiler le temps…


Tout a une fin, si on considère qu’il existe un début. La clef est peut-être de vivre sans ces deux principes, de vivre simplement au présent, dans l’instant, le moment. Le langage des oiseaux est bien significatif, “présent” en français signifie aussi “cadeau”. Le plus beau cadeau de la vie, c’est de vivre au présent, pour transcender le début et la fin, la vie et la mort, pour rejoindre notre Moi véritable, plein de lumière et de joie. Dompter la pensée, la ramener au souffle. Car le souffle mène à la source, le souffle nous ramène au présent, à l’existence en tant que telle. Sans ce souffle, ce prana, cette énergie de vie, nous ne serions que poussière. Et quand il partira de nos corps, nous reviendrons rejoindre les entrailles du grand Mystère. La source est cachée dans le souffle et plus encore, dans ce moment très subtil suspendu entre l’inspiration et l’expiration, ou l’expiration et l’inspiration, entre la vie et la mort. Les yogis l’appelle « kevala kumbaka », la rétention naturelle.

RESPIRE POUR TE SOUVENIR QUI TU ES